Une journée dans la peau de Madame Schoolpool

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Béatrice est coordinatrice de projets chez Mpact. Un de ses projets, Schoolpool, a pour but de sensibiliser les plus jeunes à la mobilité douce et partagée. Elle nous raconte son expérience.

Septembre, mardi matin, 8h15, j’arrive dans la cour de l’école communale de Barvaux. J’attache mon vélo dans l’abri à vélo flambant neuf et encore vide en ce jour pluvieux de fin d’été et me dirige vers le bureau de la directrice. En pleine forme – la rentrée s’est apparemment bien passée – elle me reconnaît tout de suite : nous nous étions rencontrées il y a un mois pour discuter de la promotion du covoiturage à l’école.

« Ah, madame Schoolpool », s’écrie-t-elle, « Super ! Vous allez commencer en 3e A, parce qu’après ils partent à la piscine! » Ni une ni deux, me voilà partie vers le bâtiment du fond.

Quand j’entre dans la classe, les élèves sont tout excités : leur institutrice les a prévenu qu’aujourd’hui serait un jour un peu spécial. Je leur explique que ce sera bientôt la semaine de la mobilité dans toute l’Europe. Les élèves sont intrigués : qu’est-ce que c’est la mobilité ? Certains connaissent le mot « personne à mobilité réduite », alors que pour d’autres, la mobilité, c’est quand on bouge !

J’entends ce que je cherchais : « moi je viens avec ma voisine, parce qu’elle conduit sa fille à l’école aussi ». Ça, c’est du covoiturage.

Je commence par expliquer que je suis venue à vélo, et je fais un rapide sondage à main levée dans la classe : Qui vient à vélo, en bus, en voiture? Jusqu’à ce que j’entende ce que je cherchais : « moi je viens avec ma voisine, parce qu’elle conduit sa fille à l’école aussi. On s’amuse bien, mais aussi, on pollue moins… ».

La voiture, elle fait de la fumée… Mais qu’est-ce que c’est ? La pollution, c’est grave ? Pourquoi prend-on si souvent la voiture ? Quand on a le choix, qu’est-ce qui est mieux ? Pour répondre à toutes ces questions, je propose aux élèves de relever un défi.

Les équipes sont rapidement constituées : aujourd’hui, les princesses trottinettes affrontent les champions, les méga-grosses-motos et les super-rollers. Défis, quizz et devinettes s’enchaînent, et à chaque bonne réponse, un nuage de pollution au tableau est remplacé par un symbole de la nature. Parfois, c’est facile, comme quand il faut reconnaître le casque de vélo dessiné par Mattéo, mais parfois, les élèves doivent beaucoup réfléchir : que peut bien vouloir dire l’empreinte écologique ? Le bus est quand même très gros, pourquoi est-ce que c’est quand même mieux d’aller à la piscine avec le bus de l’école qu’avec la voiture des parents ? Avec de l’aide et des explications, on finit toujours par trouver, et le tableau plein de pollution finit par être couvert par les feuilles gagnées par les élèves ! Ouf ! Mais attention, ici, ce n’était que des dessins. Pour vraiment diminuer la pollution, il faut faire des efforts et réfléchir concrètement à comment venir à l’école : certains vont demander une veste fluo pour faire le trajet en vélo, d’autres essaieront de prendre le bus scolaire – si maman est d’accord – et Marie et Chloé vont demander à leurs parents si elles peuvent venir ensemble : après tout, elles sont voisines !

Pour vraiment diminuer la pollution, il faut faire des efforts et réfléchir à comment venir à l’école.

La cloche sonne.

Robin a été très intrigué que je sois venue à vélo, il profite de la récré pour y jeter un œil… Il n’en croit pas ses yeux, le vélo est tout écrabouillé, serait-il cassé ? Je remonte le vélo pliable, et ses yeux brillent : c’est un vélo-transformers !

Quand j’entre dans la classe de première primaire, l’agitation est à son comble : à la récré, les grands leur ont raconté qu’avec moi, on allait jouer ! Certains sont même un peu déçus quand j’annonce qu’on va commencer par une histoire… Mais après 3 minutes des aventures d’Arthur, la voiture qui voulait faire du covoiturage, il n’y a plus que des visages attentifs tournés vers moi.

Vous voulez aussi aider à réduire la pollution ? C’est un oui unanime que j’entends.

Quand je leur demande pourquoi Arthur a eu raison de vouloir faire du covoiturage, les réponses fusent : pour plus être tout seul ! Pour se garer plus facilement ! Parce qu’il pollue trop sinon ! Parce qu’il est jaloux du bus qui a plein de copains !

Lorsque je demande si eux aussi veulent aider à réduire la pollution en jouant à un jeu, c’est un oui unanime ! Les questions sont plus faciles, les élèves sont plus jeunes, mais ils ont quand même très bien compris tous les thèmes abordès : la pollution, le climat, la sécurité routière ainsi que tous les enjeux de la mobilité.

L’animation est finie et la cloche va sonner, mais comme j’ai l’air d’aimer la nature et les feuilles, les enfants tiennent à me réciter un joli poème sur l’automne qu’ils ont appris avant de me laisser partir. En passant devant l’arrêt de bus avec mon vélo, plusieurs me font des grands signes : « Vous avez vu Madame Schoolpool ? On prend le bus !  ».

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